10 morceaux de rap français qui racontent une histoire

Le storytelling, l’art de partager une histoire, fait partie intégrante du rap depuis son commencement. Bien que n’étant pas du format calibré pour la radio, les morceaux racontant une histoire sont toujours intéressants et captivants à écouter. Voici 10 morceaux incontournables de storytelling en français.

IAM – Sombres manœuvres/manœuvres sombres (2013)

L’auditeur est mis à la place d’un policier qui interroge deux personnes au sujet d’une tentative de meurtre, entre autres. Chacune donne sa version des faits, il y a toujours deux côtés dans une histoire et ce morceau l’illustre parfaitement. Une chanson très visuelle et immersive, l’art du storytelling à son paroxysme.

Lunatic – La lettre (2000)

« 18 août 98, dans cette putain de maison d’arrêt, ils me disent que je sors bientôt, à ce qu’il paraît »

En 1998, Booba est incarcéré pour braquage de taxi, Ali et lui s’échangent deux lettres. Comme souvent, l’un fait preuve de sagesse et de spiritualité, l’autre incarne la violence et la brutalité. Le contraste entre les deux plumes, la technique et l’ambiance du morceau en font un immanquable du rap français.

Kery James – Deux issues (2001)

Selon Kery James, la rue n’offre que deux issues : « la mort ou la prison, en d’autres termes quatre murs ou quatre planches ». Le rappeur tutoie l’auditeur, sans donner trop de détails sur la personne qu’il décrit. Ces procédés placent de facto l’auditeur au centre de la chanson et lui permettent de s’identifier à celle-ci. Le meilleur moyen d’être sensibilisé et averti.

IAM – Sans Issue (1998)

Le groupe marseillais est maître dans l’art du storytelling. L’édition collector de L’École du Micro d’Argent contient « sans issue ». Akhenathon et Shurik’N content deux histoires bien différentes qui mènent à la même issue qui n’en est pas une : le suicide. De par son écriture et sa production, le morceau est intemporel.

Damso – Amnésie (2016)

Quand la thématique du suicide est exploitée dans le rap, c’est souvent fait d’une façon linéaire : causes puis conséquences. Ici, Damso procède différemment : il annonce directement que la personne s’est pendue. Il explique ensuite les raisons de l’acte.

Amnésie serait inspirée d’une histoire vraie, rendant l’œuvre davantage choquante et marquante. Un incontournable dans la discographie de Damso, pourtant difficile d’accès puisque indisponible sur les plateformes de streaming.

Sinik – Descente aux enfers (2006)

La chanson s’ouvre sur une dispute de couple, suite à laquelle le mari connaît une descente aux enfers vertigineuse. Ce dernier finit SDF puis meurt à cause d’une vague de froid. Sinik humanise les SDF, puisque derrière chaque Homme sans histoire il y a une histoire.

Laylow – …DE BATARD (2020)

Trinity est un album conceptuel tout au long duquel Laylow fait du storytelling. La meilleure preuve est le morceau « …DE BATARD » : un SDF dévoile son histoire. Les personnages du récit sont tous joués par Laylow et Wit. La qualité de leurs interprétations fait la force de cette chanson.

Gandhi – 6 minutes pour comprendre (2010)

Le rappeur bruxellois Gandhi (qui se fait désormais appeler G.A.N) raconte son vécu. Son père ne s’occupait pas de la famille qu’il avait fondée, sauf quand il battait sa mère. Le rappeur fait part de son amertume, de sa rancœur envers son géniteur :

« Et si à l’époque je t’appelais ‘papa’, avec regrets je remarque que tu ne le méritais pas. T’as vu mes premiers pas mais je veux pas que tu vois les derniers. La vie est un film et l’important est à la fin. »

Guizmo – Le café (2012)

Guizmo raconte l’histoire de personnes qui passent leurs soirées dans un café. À force, elles deviennent accros. Prises dans l’engrenage, ce lieu finit vite par devenir leur prison. Une chanson qui traite des addictions d’une façon différente.

Dans Deux issues, Kery James disait « avoue que le quartier t’a eu ». Ici, Guizmo répond « Et si tu vois Kery James dis lui qu’le café m’a eu ».

Lino – Où les anges brûlent (2005)

L’illustre rappeur conte 3 récits dans lesquels des jeunes tournent mal. À l’aide de figures de style en tout genre, il délivre un texte très visuel. L’immersion est renforcée par les effets sonores, les dialogues. Une démonstration de technique et de talent pendant 6 minutes 41.

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