« I’m Not Racist » : le compte-rendu de Joyner Lucas à l’Amérique

Note : il est conseillé de visionner le clip avant de lire l’analyse ci-dessous

 

Joyner Lucas dépeint une Amérique dualisée dans le morceau « I’m Not Racist ».

Le clip commence avec un homme blanc portant une casquette « Make America Great Again ». Celui-ci distille des attaques virulentes envers la communauté afro-américaine. Plusieurs sujets sont évoqués : des clichés concernant les afro-américains (paresse, drogue, chômage) à l’utilisation du mot « nigga » (ou N-word). Les invectives volent, et dès le second couplet, le morceau entre dans sa dualité car l’homme noir visé par ces insultes prend la parole.

La raison pour laquelle le clip cumule à l’heure actuelle 119 millions de vues est son aspect dual : c’est une conversation entre blancs et noirs qui dépeint une vision des relations raciales en Amérique.

Une conversation inconfortable

Joyner lucas i'm not racist

Il y a un parti pris de ne pas dépeindre un blanc suprémaciste, mais un type normal, cependant le type dépeint n’est pas tout à fait normal. Il possède une casquette MAGA et ne ressemble même pas à l’average guy qu’on pourrait croiser dans la rue.

Le clip est un concept puissant parfaitement exécuté.

Les deux hommes sont synchronisés aux mots de Joyner Lucas et s’assoient l’un en face de l’autre. Tout d’abord, le Blanc libère ses frustrations et son point de vue sur Black Lives Matter ou Colin Kaepernick. Il y a également des attaques visant les rappeurs 2Pac et Eminem. Puis le Noir réagit en s’attaquant au privilège blanc, à l’appropriation culturelle et aux attaques contre l’ancien président Barack Obama.

Tout au long de la chanson, les deux hommes insistent pour dire « je ne suis pas raciste ». C’est sans doute cette symétrie qui a plu et contribué grandement au succès du morceau : si tout le monde est coupable, personne ne l’est vraiment.

Une compréhension

Happy ending i'm not racist

La vidéo se termine sur une note positive. Les deux hommes se câlinent tandis que Joyner Lucas philosophe :

« Can’t erase the scars with a bandage

I’m hoping maybe we can come to an understanding

Agreed or disagreed, we could have an understanding. »

Si beaucoup ont jugé cette fin naïve et « Disneyesque », elle va avec l’écran final qu’affiche Joyner Lucas :

colorblindness

Armé de bonnes intentions, Joyner Lucas présente un morceau et un clip très intéressants. Malgré quelques failles, les sujets abordés sont variés et touchent un large spectre thématique, de la micro-agression au meurtre raciste caractérisé.

Tibbar
Tibbar
Do you fools listen to music or do you just skim through it ?

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