J.Cole a le cul entre deux chaises sur Middle Child

Alors que le monde du rap attend impatiemment « Revenge of the Dreamers III », J.Cole a publié sa première musique de 2019, intitulée Middle Child, dans laquelle il vide son sac. Décryptage.

Prisonnier entre deux générations

Le premier constat que le rappeur fait dans cette musique, c’est qu’il ne fait plus parti de la nouvelle génération. Il est actif depuis plus d’une décennie, du haut de ses 33 ans, il ne peut plus être considéré comme un nouveau rappeur. Mais il ne peut pas non plus être considéré comme un ancien rappeur, un rappeur de l’ancienne génération tel que Jay-Z ou Nas. Pour illustrer sa situation, il va utiliser la métaphore des 3 enfants. J.Cole n’est ni le benjamin, ni l’ainé. Il est le cadet, celui entre les deux, le Middle Child. Il existe réellement un terme en psychologie qui s’intitule le « middle child syndrome », état dans lequel est l’enfant du milieu, qui a le sentiment d’être exclu, puisque l’ainé reçoit les responsabilités/privilèges, et le benjamin reçoit plus d’indulgence de la part de ses parents.
I’m dead in the middle of two generations
I’m little bro and big bro all at once
Just left the lab with young 21 Savage
I’m ’bout to go and meet Jigga for lunch

Plutôt que de se plaindre d’être entre les deux, J.Cole va prendre le meilleur de chaque génération pour construire sa musique : d’un côté l’autotune/l’instru aux sonorités trap, qui font penser à la nouvelle génération, et de l’autre la technique/les lyrics, qui font davantage penser à l’ancienne génération. Il va jouer le rôle du grand et du petit frère à la fois. Contrairement à des rappeurs comme Eminem qui crachent sur la nouvelle génération, Cole préfère donner des conseils à ces jeunes rappeurs, les tirer vers le haut (comme il le faisait sur son album KOD) :
Had a long talk with the young nigga Kodak
Reminded me of young niggas from ‘Ville
Straight out the projects, no fakin’, just honest
I wish that he had more guidance, for real
Too many niggas in cycle of jail
Spending they birthdays inside of a cell

Et va prendre conseil auprès des rappeurs de l’ancienne génération, il va s’inspirer d’eux :
To the OGs, I’m thankin’ you now
Was watchin’ you when you was pavin’ the ground
I copied your cadence, I mirrored your style
I studied the greats, I’m the greatest right now

A une exception près : Kanye West. En effet, plutôt que de le consulter et écouter cet ancien, Cole va inverser les rôles et va jouer celui du grand frère, va donner conseil à Ye; sans jamais le citer, alors qu’il a fait du name-dropping pour d’autres artistes (Jay-Z, 21 Savage, Kodak Black, Drake).

J.Cole s’attaque à Kanye West

Ici encore, le fondateur du label Dreamville se situe entre deux oppositions : d’un côté, Drake, l’un de ses meilleurs amis depuis des années. De l’autre, Kanye West, une de ses idoles d’enfance, une de ses plus grandes inspirations. Il avait déjà envoyé des piques par le passé à Kanye, lui reprochant notamment d’avoir changé, mais en mal. Cette fois ci, il reproche à Kanye d’attaquer son ancien ami Drake lâchement, et pour des raisons futiles, telles que la jalousie, la recherche du buzz, le nombre de ventes décevant de ses derniers albums, ou même afin de faire de la pub pour ses dernières sneakers.

Tout cela est basé sur le long beef qui oppose Kanye à Drake depuis plusieurs mois. Ici, Cole recense les raisons qui ont (celui lui) poussées Kanye à trahir son ancien ami, raisons qui n’en valaient pas la peine. L’artiste est une fois de plus déçu par son idole, et semble jurer fidélité à Drake.

drake et j cole

Rotka
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Life's a bitch and then you die

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