Metro Boomin : ses 15 meilleures productions

Après avoir parlé des années 90 et 2000, c’est en toute logique que je vais me pencher sur les standards de la production Hip-Hop actuelle. Après la domination du Boom-bap puis l’ouverture grand public du genre, un nouveau style va vite s’imposer et devenir majoritaire au début des années 2010, la Trap. On estime que celle-ci apparaît vers 2003 (le premier album qui la mentionne est Trap Muzik de T.I.), elle est à l’origine une variante du Dirty South, appellation qui désigne la scène Rap sudiste (les principaux bastions étant Atlanta, La Nouvelle-Orléans, Memphis et Miami).

Dès le départ, la Trap se distingue par des sonorités très brutes, des paroles simples voire simplistes et des thématiques ne s’éloignant pas beaucoup de l’egotrip, de l’étalage de richesse, de la vente de drogue et de la violence. Avec des têtes d’affiches comme T.I. mais aussi Gucci Mane et Young Jeezy, elle a permis de retranscrire l’ambiance des hoods américains, à une époque où le Rap se polissait et se tournait de plus en plus vers les radios et les charts.

On peut donc comprendre pourquoi elle a pris autant d’importance au tournant des années 2010, la plupart des auditeurs de Rap ont senti le vent tourner et ont affiché leur envie de revenir à quelque chose de plus direct et authentique, mais aussi plus énergique. Car la Trap (et ses dérivés comme la Drill), c’est aussi des basses lourdes, des rythmiques accrocheuses et des boucles répétitives en guise de mélodie, on revient à quelque chose de plus simple mais aussi beaucoup plus frontal.


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La Trap a ensuite accompagné de long en large le Rap des années 2010, et a su se plier à ses évolutions ; mise en avant de la consommation de drogue pour une posture de plus en plus tournée vers la jeunesse et éloignée de la rue, abandon progressif des sonorités agressives pour quelque chose de plus lisse et classieux, sans en abandonner pourtant ses thèmes de prédilection que sont l’egotrip, la richesse, la compétition et la violence (avec la consommation de produits comme la lean, le percocet ou le xanax en plus).

Un des grands acteurs et ingénieurs de cette évolution de la Trap est sans conteste Metro Boomin‘. Né et élevé à Saint-Louis, Leland Tyler Wayne de son vrai nom a commencé à produire des beats pour des rappeurs de sa ville dès son adolescence, puis s’est rapidement exporté vers Atlanta afin de passer au niveau supérieur. La vingtaine à peine passée, il commence à se faire un nom et devient un producteur en vue de la scène Trap alors en pleine expansion, tandis qu’il poursuit ses études à l’université sur demande de sa mère.

Ses productions, d’abord dans les carcans de ce qui se faisait à l’époque, évoluent vite et son style devient de plus en plus perfectionniste et subtil. Assez rapidement, il délaisse les sonorités balourdes de l’époque pour se faire plus raffiné et aller vers le Cloud rap, ce qui affirme son identité de producteur et rend ses compositions plus susceptibles de toucher un public large. Il participe ainsi à démocratiser la Trap et à la sortir de son imagerie crade et peu reluisante.

Car à l’instar de Pharrell Williams, Young Metro est un de ces golden producers attirés par la lumière et désireux de s’étendre le plus possible. Le genre novateur mais en vase clos qu’était la Trap du début des années 2010 ne suffisait pas, raison pour laquelle il a contribué en premier plan à en faire l’un des styles de musique les plus populaires de la décennie.

Pour arriver à cela en l’espace de cinq ans seulement, il a misé sur trois ingrédients : efficacité, épure et expérimentation (dans le sens où ses compositions se renouvellent sans cesse année après année). Cela donne, à l’image de la bombe Space Cadet sur son premier album sorti l’année dernière, un cocktail explosif envoyant directement l’auditeur dans la stratosphère. On vous laisse en profiter sans plus attendre avec un top 15. Metro Boomin’ wants some more, n**** !

15) Gucci Mane feat. Offset – Met Gala (Droptopwop, 2017).

14) ILoveMakonnen feat. Drake – Tuesday (I LOVE MAKONNEN, 2014).

13) Gunna feat. NAV – Car Sick (Drip Season 3, 2018).

12) Young Thug – Hercules (I’m Up, 2016).

11) Future – Where Ya At

10) Lil Uzi Vert – You Was Right (Lil Uzi Vert Vs. The World, 2016).

9) Big Sean – Bounce Back (I Decided., 2017).

8) Future – Thought It Was a Drought (DS2, 2015).

7) Offset – Ric Flair Drip (Without Warning, 2017).

6) Travis Scott feat. Rich Homie Quan & Young Thug – Mamacita (Days Before Rodeo, 2014).

5) Future feat. The Weeknd – Low Life (EVOL, 2016).

4) 21 Savage – No Heart (Savage Mode, 2016).

3) Kodak Black – Tunnel Vision (Painting Pictures, 2017).

2) Migos feat. Lil Uzi Vert – Bad and Boujee (Culture, 2017).

1) Future – Mask Off (FUTURE, 2017).

Le top 15 prend fin ici, vous pouvez retrouver les meilleures productions de Metro Boomin sur notre playlist Spotify :

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