Thésaurap vous recommande aujourd’hui Ryan Koffi, un jeune producteur ayant participé à la construction musicale de l’album Tristesse Business Saison 1. Véritable vent de fraicheur dans le paysage musical actuel, sa palette musicale est rafraichissante, colorée et distinguée.
Les débuts de Ryan Koffi
Ryan Koffi commence de la même manière que des milliers d’autres beatmakers sans connexion : en envoyant des mails. Car si Ryan a eu l’occasion de pouvoir concocter quelques productions pour des rappeurs locaux, l’ambition était de pouvoir proposer des productions à des rappeurs ayant de l’expérience et du métier.
C’est en écoutant le morceau « Marie-Jeanne » de Luidji (produit par Pee Magnum et MNSD), qu’il décide d’envoyer son pack de présentation au MC parisien.
La connexion avec Luidji
6 mois plus tard, Luidji lui répond favorablement et les deux commencent à travailler ensemble. Le premier fruit de cette collaboration sera le somptueux « Gisèle ». Le terme de collaboration est d’ailleurs à mettre en exergue, car la philosophie de Ryan Koffi & Luidji est simple : il vaut mieux co-construire que faire quelques placements par-ci par-là. La symbiose est privilégiée à l’impersonnel. Le progrès au contact de l’autre est vital.
Cette manière de voir les choses explique grandement la cohésion de l’album et sa couleur musicale si particulière. Executive producer plutôt que type beater.
« Dès qu’on a bossé sur « Gisèle » j’ai senti qu’il allait y avoir une osmose entre nous. Ça coulait de source, on avait souvent les mêmes idées. »
Ryan Koffi, pour l’Abcdrduson
Ils continueront ensuite sur les 2 parties de Pour deux âmes solitaires où Ryan Koffi sera à la co-prod. Il deviendra par la suite l’architecte musical principal de l’album Tristesse Business.
Un univers musical riche
L’univers musical de Ryan Koffi est d’une immense richesse. Ces sonorités, très smooth, R&B et jazzy, rappellent par moments le travail de Pharrell Williams. Un travail tout particulier est apposé sur les mélodies, qui sont très riches et travaillées. Le producteur ne s’interdit rien, influences bossa nova, choeurs féminins, piano cristallin, trompette, guitare électrique, Ryan Koffi déploie avec finesse et efficacité son arsenal musical. Le résultat : un style très édulcoré et reconnaissable entre mille.
Le style de production
La gestion du foreshadowing
Système est un bel exemple de la touche Ryan Koffi, un début très smooth avec une trompette très discrète, qui va prendre toute son ampleur et sa grandiloquence au fil du morceau et du terrible récit de Luidji. Un peu à la manière d’un foreshadowing, l’élément musical principal nous est porté à connaissance dès le début, mais de manière subreptice. Suivi d’une mise en avant progressive, jusqu’à devenir un important primordial de la production.
La gestion du crescendo et la construction de production
Sur Gisèle, Ryan Koffi nous offre un bel exemple de sa gestion du crescendo. La mélodie principale, très lumineuse et rythmée, est présente dès le début. Elle sera accentuée et renforcée sur la fin du morceau avec des instruments supplémentaires (violons et trompette). Gisèle se termine d’ailleurs sur un très beau solo. Cette manière de construire et finir la production dénote d’une véritable finesse.
Ses morceaux
Ryan Koffi propose également de savoureuses capsules auditives. Ces productions, feutrées et haut-de-gamme, sont un bel aperçu instrumental de son talent.
La production du dernier morceau en date de Luidji, Palace Mafia, est d’ailleurs le savoureux morceau Couleur Cannelle. Ryan Koffi a trouvé une famille cohésive, créative et solide. Il y a fort à parier que liés ensemble, ils iront très loin.