Kendrick Lamar rend hommage à Nipsey Hussle dans The Heart part.5

Il est conseillé de regarder attentivement la vidéo ci-dessous avant de lire l’analyse de la chanson.

Après 5 ans d’absence, Kendrick Lamar a enfin fait son retour en solo. Quoi de plus normal pour célébrer le chiffre 5 que de sortir la 5e partie de sa mini-série de sons « The Heart » ?

Les 4 précédents étaient sortis en amont d’un projet. Ils permettaient de le teaser (tant au niveau des sonorités que des thématiques). À travers les morceaux The Heart, Kendrick Lamar se vide le cœur et l’esprit. Le rappeur le confie aujourd’hui : même s’il s’est absenté, il ne s’est pas coupé du monde pour autant. Il n’a jamais perdu l’envie de faire de la musique non plus, il travaillait dans l’ombre.

the heart Part 5 Kendrick

Dans The Heart part.5, Kendrick Lamar s’attaque à la culture des gangs, et plus globalement à la façon dont tourne la société américaine. Selon lui, la violence est cyclique. Le mal attire le mal, une fois que l’on entre dans l’engrenage, difficile d’en sortir. On aime des quartiers qui ne nous aiment pas.

On rend hommage aux victimes des guerres de gangs, on fait des collectes de dons, on nettoie les dégâts… Mais rien n’y fait, aucun enseignement n’est tiré. À la prochaine victime, on recommencera le cycle.

Tout est une question de perspective

À plusieurs instants, Kendrick Lamar illustre ses propos en prenant la perspective de célébrités afro-américaines :

Kanye West, Will Smith, O.J Simpson, Jussie Smollet , Kobe Bryant et Nipsey Hussle

Par exemple, quand il traite de la bipolarité et des profiteurs, il se met dans la peau (grâce à la technologie deepfake) de Kanye West. Il fait référence à Real Friends, chanson dans laquelle Kanye réglait ses comptes avec des proches qui profitent de lui.

Kendrick ne prend que brièvement la perspective de ces personnalités, sauf pour Nipsey Hussle. Il s’agit même du fil conducteur du morceau.

Nispey Hussle : partir en martyre

Pour rappel, Nipsey était un rappeur très influent à Los Angeles, membre d’un gang (les Crips). Il œuvrait cependant pour la paix. Il avait ouvert des magasins à petits prix dans son quartier, avait créé des bourses pour les élèves précarisés, faisait des dons… Le jour suivant sa mort, il devait rencontrer des politiciens/forces de l’ordre pour tenter de réduire les violences entre gangs. 

Kendrick Lamar promeut également la paix entre les gangs. Il l’explique bien dans sa musique, aussi en dehors. Il y a quelques années, il avait fait un partenariat avec Reebok et avait dessiné des chaussures aux couleurs bleu et rouge, comme celles des Crips & des Bloods.

Le décès de Nipsey Hussle a poussé les deux gangs à entretenir des discussions en faveur de la paix. Ce à quoi fait référence Kendrick Lamar lors des dernières lignes du dernier couplet.

L’ombre de Nipsey Hussle plane sur l’entièreté du morceau. Dans le couplet 1, quand Kendrick traite des violences criminelles, difficile de ne pas faire le lien avec. Dans le second couplet, quand Kendrick Lamar confie avoir pleuré en Argentine, il fait référence au jour où il a appris le décès de Nipsey. Le soir même, il donnait un concert et lui a rendu hommage sur scène.

Enfin, dans la majorité du 3e couplet, il prend directement le point de vue de Nipsey Hussle. Il s’adresse à sa femme, ses enfants, son frère… Le morceau est résolument optimiste : il faut poursuivre le changement.

Rotka
Rotka
Life's a bitch and then you die

Rejoins-nous sur Facebook et Instagram

[instagram-feed]

Recommandé