Une arrivée sur le devant de la scène comme on en a peu connu. Lous and the Yakuza est vue comme la révélation pop/rap francophone de l’année. Une artiste au sens propre du terme, en « son et image » ; la jeune artiste multiplie les millions de streams sur les plateformes de téléchargement et aiguise son travail en proposant des clips d’un esthétisme rare, offrant un visuel fidèle à son univers.
À l’annonce de la sortie de son album Gore, prévu pour le 16 octobre, l’impatience se fait ressentir mais Lous à la recette pour tenir son public en haleine. La date de sortie de son projet repoussée, dû à la crise sanitaire, l’artiste a déjà dévoilé 5 titres de son album, dont le dernier intitulé Amigo. Ses premiers morceaux en disent long sur le projet qu’elle s’apprête à nous offrir.
Des messages forts, résonnant comme un désir de vengeance, d’indépendance et de résistance, le tout rythmé de productions lunaires mêlées à des rimes judicieuses et expérimentées. Un album qui sera certainement à l’image de son appellation ; GORE. Un choix qu’elle justifie par son vécu : « par définition, le « gore », c’est le genre dans l’horreur qui est tellement sanglant qu’il en devient une forme d’humour. Ma vie a été tellement hardcore, qu’il vaut mieux en rire qu’en pleurer ! C’est à l’image de ma vie. Voilà pourquoi cet album est ce qu’il est, avec ces mots-là, pourquoi c’est aussi dur et festif à la fois ».
Amigo, la vie ne fait pas de cadeau
Revenons sur Amigo et son clip. Ce chef-d’œuvre démontre exactement tout ce que Lous est capable d’offrir à son public ; un son, une synergie, une aisance. Une prise de vue vertigineuse au bord d’une falaise, quelques notes de piano constante, l’expression figée, Lous pose le décor :
« Presque au bout du rouleau, pas encore fou mais bientôt
On m’a mis à genoux, ces cons étaient jaloux
Une envie d’crier fort, girl faut faire des efforts
C’est tout, l’mal est partout, j’ai fais le tour »
Ainsi, nous faisons connaissance avec les démons de Lous et son esprit tiraillé. Une atmosphère pesante que sa chorégraphe, Wendy Morgan, va harmoniser de mouvements corporels intenses, tandis que son producteur El Guincho, lui, va rythmer de notes électroniques flâneuses mais performantes. Cette alliance nous fait bouger la tête, tout en gardant les yeux rivés sur Lous et ses danseurs. Une rythmique qu’elle garde tout au long des deux premiers couplets et qu’elle renouvelle ensuite par un couplet d’alternance faisant monter l’intensité du message ;
« Ils sont cachés derrière des murs, ils pénètrent ton esprit
Et doucement te murmurent : Lâche-toi, laisse-moi, lèche ça, Et tu plonges la tête la première dans le vice
Et ça évolue de pire en pire
Oublions tout, oublions nous
La vie nous a rendu fous
Solo »
Connexions belgo-belge
Un talent pareil, on se l’arrache ! Les deux rappeurs belges, Hamza et Damso, l’ont flairé de loin et n’ont pas manqué l’occasion de partager un titre avec la chanteuse, belge, elle aussi. « Appelle Sauce God, appelle Lous, ça fait un classique » ; Hamza annonce tout de suite la couleur dans son couplet pour leur titre commun Laisse-moi.
En parlant de couleur, Lous a confirmé son arrivée dans la cour urbaine des grands avec un passage, très remarqué, dans le studio Berlinois Colors. Ici, elle dévoile son titre inédit Bon acteur, l’histoire d’un amour aussi dévastateur que passionnel. Vous l’aurez compris, ses prestations font sensation aussi bien en solo, qu’en duo.
Longue vie
Évidemment, aucun artiste ne s’est fait en 24h. Le parcours de Lous prouve une fois de plus que, pour y arriver, il faut de la volonté ! Son histoire fait son unicité. Avant d’arriver à des collaborations comme celles-ci, des millions de vues et de probables tournées à travers plusieurs pays, la jeune femme de nationalité Belgo Congolaise a traversé de nombreuses épreuves. Sa jeunesse a été cadencée par des guerres, des génocides, l’émigration, l’emprisonnement et finalement la liberté.
Cette dernière étant devenue son inspiration et sa devise en vue de faire ce qu’elle veut de sa vie, sans plus jamais être contrainte de fuir, subir ou obéir. Ce ne fut pas chose facile… Issue d’une famille de médecins, très jeune, ses ambitions artistiques ont été peu approuvées, aboutissant même au dés héritage. Mais Lous était déterminée à clamer haut et fort sa propre identité au travers de ses textes. Elle y est arrivée, seule ! Et l’exprime fièrement ; « en fait, je ne m’identifie à personne, je me suis toujours suffi à moi-même, et c’est ce qui rend le chemin plus dur ».
Lous c’est aussi un symbole, celui de la pochette de son prochain album, de chacun de ses titres et le même qu’elle dessine sur son front. Il représente un bonhomme tendant les mains vers le ciel. Un mouvement effectué dans la joie extrême et dans la pire lamentation, explique-t-elle. Et c’est à son image ! Une image cohérente qu’on retrouve à travers ses textes, ses clips et sa personne mais Lous n’a certainement pas dévoilé toute sa personnalité… Le meilleur reste à venir. Il nous reste plus qu’à souhaiter longue vie à Lous and The Yakuza !